Plus tôt ce mois-ci, j’ai eu le privilège de prendre la parole à TECHBBQ2024 à Copenhague. L’un des moments forts de notre voyage a été notre après-midi passé dans le magnifique parc Amaliehaven, en plein cœur de la ville. Saviez-vous que près d’un quart de la superficie urbaine de Copenhague est constituée d’espaces verts? Cela offre à chaque habitant en moyenne 42,4 mètres carrés de verdure — presque le double de ce que nous avons à Montréal, qui est pourtant considérée comme une ville très verte selon les normes nord-américaines.
Bien que l’image de pique-niques dans le parc et d’heures passées à lire sous un arbre soit certainement romantique, ces après-midis tranquilles sont également extrêmement bénéfiques pour votre bien-être mental et physique.
L’accès aux espaces verts a prouvé qu’il était un puissant prédicteur de meilleurs résultats en matière de santé mentale et de santé physique. De nombreuses études montrent que les personnes ayant un meilleur accès aux espaces verts de qualité signalent moins de problèmes de santé mentale comme le stress, la dépression et l’anxiété. Une étude menée par Akpinar et al. a révélé que les habitants des zones urbaines ayant un plus grand accès aux forêts ont connu moins de jours de problèmes de santé mentale. Une autre étude a montré que vivre à moins de 300 mètres d’un environnement naturel était associé à de meilleurs résultats en matière de santé.
Cependant, comme pour la plupart des ressources favorisant la santé, l’accès aux espaces verts n’est pas réparti équitablement. Les quartiers majoritairement composés de minorités ethniques disposent souvent de moins de parcs et d’espaces verts, tout en étant plus susceptibles d’être situés près des zones industrielles ou d’être exposés à une circulation dense. Cela contribue à creuser les inégalités de santé entre les communautés, aggravant les défis existants.
C’est une question à la fois de justice, d’équité, de diversité et d’inclusion (JEDI), mais aussi une question environnementale. Comment pouvons-nous prôner l’équité lorsque l’air même que certaines communautés respirent nuit à leur santé mentale et physique ?
Si le traitement de ces inégalités doit se faire au niveau politique, il existe des moyens de promouvoir le bien-être à plus petite échelle. Pour les chefs d’entreprise disposant de l’espace et des ressources, la création d’espaces verts autour des lieux de travail, comme des jardins sur les toits, peut avoir un effet puissant sur la santé mentale. Ces espaces contribuent à réduire le stress, à abaisser les niveaux de cortisol et à promouvoir la détente.
Des études ont montré que les employés qui passent du temps dans des jardins sur les toits éprouvent une plus grande satisfaction au travail, une augmentation de la créativité et une amélioration de la concentration. En fait, ces jardins encouragent également l’activité physique, ce qui permet de contrebalancer la nature sédentaire du travail de bureau.
Les avantages vont au-delà du simple bien-être des employés. Les jardins sur les toits peuvent également contribuer à la régulation des températures des bâtiments et à l’amélioration de la qualité de l’air, offrant ainsi des avantages environnementaux supplémentaires.
Bien qu’il ne soit pas idéal de mettre la responsabilité de résoudre des problèmes systémiques sur les individus, il existe de petites actions que nous pouvons entreprendre pour créer des espaces verts chez nous. Que ce soit en entretenant un jardin ou en ajoutant quelques plantes sur votre balcon, ces petites touches de nature peuvent faire des merveilles pour votre santé mentale et votre bien-être.
Si vous n’avez ni le temps, ni l’espace, ni l’énergie pour un jardin, je vous encourage à trouver des moyens de passer plus de temps dans les espaces verts de votre quartier. Les bienfaits sont bien documentés : abaissement de la pression artérielle, réduction du stress, et amélioration de la santé globale.
À une échelle plus large, nous devons plaider pour un accès accru aux espaces verts pour tous, en particulier dans les communautés mal desservies. C’est une question pour les décideurs politiques. Nous devrions nous interroger sur les raisons de ces disparités et exiger des actions pour protéger les espaces verts existants tout en investissant dans la création de nouveaux espaces.
En attendant, continuez à profiter des pique-niques et des moments de calme dans le parc. Ils pourraient avoir un impact plus profond sur votre santé que vous ne le pensez.